Au-delà des péripéties universelles liées à la recherche de l’amour, les personnes issues des minorités doivent affronter discriminations, remise en question constante et doutes liés à une vision parfois très hétéronormée de l’amour.
Bisexuel, Lesbienne, Gay, Asexuel, Transgenre… Pour les membres de la communauté LGBT+, la quête de l’amour peut être très compliquée. Dans une société construite sur la norme de l’hétérosexualité, trouver l’amour, le vrai, relève parfois du parcours du combattant. « Trouver quelqu’un est déjà tellement compliqué pour les personnes cisgenres (personnes dont le genre correspond à leur sexe de naissance) et hétérosexuelles, alors pour celles et ceux issus des minorités, en particulier les personnes transgenres, ça me semble parfois insurmontable », confie ainsi Malo, homme transgenre, dans une interview à découvrir en suivant ce lien.
À préciser également, qu’au-delà des minorités sexuelles et des orientations diverses, peut aussi se poser la question de l’adhésion -ou non- à un genre bien défini. Il est en effet possible de ne se sentir ni femme ni homme, ou au contraire, de se sentir à la fois femme et homme. C’est le cas par exemple pour certaines personnes intersexes ou pour les membres de la communauté queer. La théorie queer rejette ainsi la construction binaire homme-femme et affirme que l’identité de sexe est bien plus large, et ne peut pas se réduire à deux ou trois étiquettes. Elle signale que la réalité n’est ni fixe ni immuable mais diverse, riche et pleine de nuances.
L’acceptation de son identité
L’une des premières étapes, peut-être la plus compliquée est sans conteste de redéfinir sa vision des relations amoureuses et de se détacher des représentations très hétéronomées avec lesquelles on a grandi. « Quand j’étais petite, je ne voyais que des couples hétéros dans mes films ou séries préférés, explique Lola, 42 ans. J’avais beau ressentir au fond de moi que j’aimais aussi bien les filles que les garçons, j’avais rationalisé les choses en me disant qu’un couple, c’était un homme et une femme, que le reste, c’était des expériences pour se tester ou des amourettes sans importance, mais certainement pas de vraies histoires d’amour », confie celle qui fut en couple avec des hommes jusqu’à ses 29 ans, âge de son coming out. « J’ai beaucoup fait souffrir mes différents copains de l’époque, j’ai été odieuse avec eux, parce que je sentais que je censurais une partie de moi, ma bisexualité. Du coup, ils étaient malheureux, j’étais malheureuse et par la suite, j’ai longtemps associé les relations de couple à des émotions très négatives, tout simplement parce que je n’avais pas encore accepté mon identité et compris que le couple n’était pas forcément hétéro », explique Lola qui a dit avoir retrouvé une vie amoureuse saine et épanouie après avoir suivi une thérapie lui ayant permis de mieux cerner ses attentes et désirs : « En parler, mettre des mots sur ce que l’on ressent, c’est la clé. D’ailleurs cela vaut que l’on soit gay, bi, trans, hétéro ou peu importe. »
Un frein aux relations
En plus de l’hétéronormativité, les minorités sexuelles peuvent aussi se heurter à des codes sociaux très ancrés et rarement questionnés, à l’image de la sexualité et de la place qu’elle tient dans un couple. Ainsi, Olga, 29 ans, asexuelle, personne qui ne ressent pas, ou très peu, d’attirance sexuelle, confie son désarroi : « Je n’ai jamais été en couple jusqu’à présent. Chaque fois que j’ai rencontré quelqu’un qui me plaisait, mon asexualité a freiné puis empêché toute forme d’intimité », explique la jeune femme qui dit avoir constaté à quel point le sexe est intrinsèquement lié à toute forme de séduction. « Tout est pensé pour des gens qui veulent s’envoyer en l’air, toute la dynamique amoureuse, surtout de la rencontre entre célibataires. À la fin d’un date, on s’attend à ce qu’il se passe quelque chose, on pense que l’apothéose de la phase de drague, c’est la première fois entre deux amants. Sauf que moi ça ne m’intéresse pas, et dès que je l’annonce à l’homme qui me plaît, cela brise instantanément l’alchimie. » Olga a bien tenté de trouver l’amour sur des forums dédiés aux asexuels, mais elle confie n’avoir « craqué pour personne. Et puis je trouve ça triste d’être cantonné à quelques centaines de personnes alors qu’on est des milliards. Mais j’imagine que c’est le lot de bon nombre de minorités… »
En vase clos
En effet, pour les personnes se revendiquant d’une minorité sexuelle, la recherche du grand amour se fait souvent en vase clos, au sein de groupes militants, de bars ou d’applications dédiées. « Je trouve ça super qu’aujourd’hui, on ne soit plus obligés de se retrouver dans des parcs douteux pour rencontrer d’autres homosexuels, les bars gays et les applis ont vraiment changé la donne, mais je regrette le côté presque identitaire que cela prend, note Arnaud, 36 ans. Je suis très fier d’être gay, mais par exemple quand je suis invité à un dîner et qu’on m’assoit systématiquement à coté de l’autre gay de la soirée en sous-entendant qu’il va forcément se passer un truc entre nous, je bondis. Je cherche un homme drôle, gentil, généreux, créatif. Et il se trouve qu’il faut aussi qu’il aime les hommes, mais ça, c’est un détail, ce n’est pas ce qui le définit. »
Se faire aider
Pour rencontrer l’amour et vivre pleinement sa vie sentimentale, il peut être nécéssaire de se faire accompagner, notamment par un coach qui saura aider la personne à comprendre ce qu’elle recherche comme partenaire mais aussi à faire un travail sur soi pour cibler ses atouts, son potentiel. Il est intéressant également de comprendre et de révéler au fil des séances ce que la chacun souhaite réellement vivre. Parfois le choix du partenaire ou le type de relation ne matche pas avec nos attentes réelles. Il est toutefois important de noter que si le coach peut travailler avec une personne sur sa personnalité afin de la définir ou l’affirmer, il ne peut pas intervenir sur l’identité car cela relève, si nécéssaire, d’un travail thérapeutique avec l’aide d’un psychologue ou psychiatre.
Enfin, et cela est un point clé particulièrement pour les personnes issues des minorités, un travail autour des croyances limitantes et des peurs est indispensable pour casser les idées reçues. Par exemple, lorsque Malo s’inquiète que « personne ne tombe amoureux de [lui] », il s’agit bien d’une croyance limitante qu’il faudra venir « ramollir » et remplacer par une croyance « ressource ». Tout le monde mérite et peut vivre l’amour. Même si certains chemins sont plus sinueux que d’autres, personne n’est véritablement inapte à aimer et être aimé. Le coach peut être d’une aide précieuse pour se libérer des boucles coincées et gagner en confiance en soi car Ten Past Eleven est convaincu du pouvoir réparateur de l’amour. Il suffit d’une seule rencontre pour faire rayonner et accepter son vrai soi.
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